Comment enseigner ce que l’école refuse à nos enfants ?

Comment apprendre à nos enfants  ce que l’école ne leurs enseigne pas ?

                             “Ne vous efforcez pas de rendre la vie de vos enfants facile. Efforcez-vous de les rendre forts.” Nelson Mandela

Dans un village bordé par le souffle des marées, où le soleil d’or embrasse l’océan chaque matin, vivait la famille Adjongo. Bassam, ville ancienne et mystérieuse, était leur foyer. Un lieu où les légendes se mêlaient aux réalités du quotidien. Kouadio Adjongo était un homme sage. Le père, Kouadio Adjongo, était un homme fier et droit. Il avait grandi dans la pauvreté, chaque jour étant une bataille pour la survie. À force de résilience et de persévérance, il était devenu un homme prospère. Depuis son plus jeune âge, il avait appris que la véritable richesse ne résidait ni dans l’or ni dans le confort, mais dans la capacité à affronter l’inconnu, à transformer chaque épreuve en leçon et à embrasser la vie dans toute sa complexité. Mais son succès lui avait apporté une question troublante : comment offrir le meilleur à ses enfants sans les priver du feu intérieur qui l’avait animé autrefois ? Pourtant, lorsqu’il regardait ses enfants, un doute le traversait : Les avais-je vraiment préparés à la vie ?

Dans leur grande maison, protégée des tumultes du monde extérieur, sa femme, Mariam, était une femme douce mais lucide, une gardienne des valeurs et des traditions. Elle voyait bien l’inquiétude de son époux lorsque leurs enfants, élevés dans l’aisance, se plaignaient d’un rien, s’irritaient pour des futilités et semblaient ignorer la valeur de l’effort. Leurs enfants grandissaient entourés de privilèges. Tout leur était donné avant même qu’ils n’aient à le demander. Ils lisaient des livres sur la réussite, regardaient des documentaires inspirants, écoutaient des discours de leaders. Mais quelque chose manquait.

Un jour, son fils aîné, Idriss, revint à la maison, les traits tirés, l’angoisse visible dans ses yeux.

— Papa, j’ai un projet, mais j’ai peur d’échouer… Je ne sais pas comment faire.
Kouadio sourit doucement. Il avait attendu ce moment.
— Viens, marchons.

Ils traversèrent le village jusqu’à la rivière où, des années auparavant, Kouadio avait appris à pêcher aux côtés de son propre père. Il observa le courant, calme en surface, mais puissant en profondeur.

— Vois-tu cette eau, Idriss ? Elle est comme la vie. Si tu restes sur la berge, à la contempler, tu ne sauras jamais ce qu’elle contient. Tu peux lire tous les livres sur la natation, analyser la trajectoire du courant, mais tant que tu ne plongeras pas, tu ne sauras jamais vraiment ce que c’est.
Idriss fronça les sourcils.
— Alors… tu veux que je plonge ?
— Non, je veux que tu comprennes que la vie ne s’apprend pas dans les livres. Elle se vit.

“La connaissance qui ne se transforme pas en action est un poison pour l’esprit.” Gurdjieff

L’épreuve de l’action

Ce soir-là, Kouadio réunit toute la famille. Il posa un unique défi à chacun de ses enfants :

— Pendant un mois, vous ne recevrez rien de moi. Ni argent, ni confort, ni aide. Vous devrez survivre avec vos propres moyens. Vous pensez savoir comment fonctionne le monde, alors montrez-le-moi.

Les protestations fusèrent. Certains crièrent à l’injustice, d’autres à la folie. Mais Kouadio tint bon. Mariam, sa femme, regarda la scène avec une admiration silencieuse. Elle comprenait l’intention derrière cette épreuve.

Le lendemain, Idriss, habitué aux certitudes et aux schémas bien établis, se retrouva face à une réalité qu’il n’avait jamais expérimentée : celle du doute, de la peur, et de l’inconfort.

“L’homme se découvre lorsqu’il est mis à l’épreuve, pas quand il reste en sécurité.” Épictète

Il commença par chercher du travail, pensant que son diplôme suffirait. Mais personne ne l’attendait. Il tenta ensuite de vendre des objets, mais personne ne semblait intéressé. Chaque porte fermée était une claque.

Puis, un jour, alors qu’il errait sur le marché, il vit une femme âgée peinant à transporter ses marchandises. Sans réfléchir, il l’aida. En retour, elle lui donna un petit repas. Ce fut un déclic. Il réalisa que l’action précède la récompense. Il comprit que dans la vie, rien ne se donne, tout se mérite.

La transformation par l’épreuve

Idriss se mit alors à observer, à apprendre. Il comprit que ce qui faisait réussir les commerçants du marché, ce n’était pas leur capital de départ, mais leur résilience. Il se mit à proposer ses services, d’abord gratuitement, puis en échange d’un salaire.

Petit à petit, il apprit à créer, à s’adapter, à négocier. Il comprit le langage des regards, l’importance de la confiance, la valeur du travail. Ce qui, au départ, était une épreuve imposée par son père, devint une révélation.

“On n’a beau se préparer, on n’est jamais prêt. On est vraiment confronté à la réalité que dans le feu de l’action.”  Moulaye Dao

Un mois plus tard, il revint à la maison, changé. Ses yeux ne cherchaient plus l’approbation paternelle, ils brillaient d’une nouvelle flamme : celle de l’expérience.

— Papa, j’ai compris. Lire des livres, écouter des discours, c’est bien… Mais si on ne met pas en pratique ce que l’on apprend, cela ne sert à rien.

Kouadio sourit, fier.

— Alors maintenant, tu es prêt à affronter la vie.

Un héritage à transmettre

La famille Kouadio Adjongo avait appris une leçon précieuse : l’éducation ne consiste pas à protéger ses enfants de la vie, mais à leur donner les outils pour l’affronter.

“En vous se trouve le pouvoir de créer, de guérir, d’aimer, de transformer ; accueillez la magie qui est en vous et laissez-la vous guider vers la vie extraordinaire que vous méritez.” Lisa Marie Rosati

Idriss devint un homme d’affaires accompli, mais plus que cela, il devint un mentor. Il enseigna à ses propres enfants non pas à craindre l’échec, mais à l’embrasser comme un guide.

Car la vie ne s’apprend pas. Elle se vit. Et c’est en vivant, en osant, en tombant et en se relevant, que l’on devient réellement libre. Ainsi, la leçon de la famille Adjongo traversa le temps, comme un héritage précieux, rappelant à chacun que la véritable richesse ne se donne pas, elle se cultive.

“L’éducation ne consiste pas à remplir un vase, mais à allumer un feu.” Don Miguel Ruiz

 

Auteur : Colonel Moulaye DAO
Coach en relations amoureuses, en développement personnel, auteur, conférencier, alchimiste des âmes en souffrance. Aide ceux qui croient encore en l’humanité…malgré tout.

 

 

 

 

 

2 Responses

  1. Merci mon Colonel. Ce texte nous rappelle incessamment que la vie ne s’apprend pas mais se vit et que la véritable richesse que nous pourrions léguer à nos enfants n’est pas ce que nous possédons mais ce que nous savons…Notre discipline,notre courage,notre résilience et surtout notre force de caractère…

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